Augmenter la végétation pour améliorer la santé dans les quartiers à faible revenu de Montréal

Kim Perrotta

Depuis six ans, le programme Interventions locales en environnement et en aménagement urbain (ILEAU) s’emploie à verdir l’est de Montréal.

“Beaucoup des résidents de l’est de Montréal sont des populations défavorisées ; ce sont des personnes à faible revenu ou des nouveaux arrivants au pays par exemple”, explique Nilson Zepeda, coordinateur de campagne pour ILEAU. “Ils ont une espérance de vie inférieure de 10 ans à la moyenne de la ville.  Cela les rend plus vulnérables aux événements extrêmes tels que les vagues de chaleur. De plus, ces quartiers deviennent plus chauds et le restent pour plus longtemps que les autres quartiers de Montréal, car il y a moins d’arbres, moins de végétation et plus de pavés et de béton.” 

Le programme ILEAU est géré par l’organisme à but non lucratif, le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal). Depuis son lancement en 2015, il a reçu 1,2 million de dollars de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), qu’il utilise pour employer 2,5 personnes et soutenir un large éventail d’interventions en collaborant avec des organisations locales et régionales.

” Nous sommes intéressés à financer des projets qui répondent aux besoins sanitaires et sociaux de nos partenaires ainsi qu’à nos objectifs écologiques “, explique Béatrice Viens Côté, la responsable des communications et du marketing d’ILEAU. “Par exemple, nous avons financé un projet dans une coopérative d’habitation qui consistait à soulever le pavé, à planter des arbres et à créer un espace où les résidents peuvent se rencontrer et socialiser.  Cette intervention promet de favoriser l’engagement social et le sens de la communauté, ce qui peut améliorer la santé mentale et physique des résidents, tout en fournissant de l’ombre et en réduisant la température à l’intérieur et autour des bâtiments.”

L’une des initiatives financées par ILEAU vise à créer deux liens importants entre le fleuve Saint-Laurent et la rivière des Prairies afin de fournir à la fois un corridor écologique susceptible de renforcer la diversité biologique et un corridor de mobilité active qui augmente la résilience des quartiers et l’accès aux espaces verts. Un autre projet vise à développer des arrêts d’autobus et des points d’accès de transport sécuritaires et conviviaux en organisant des activités de planification urbaine participative telles que des marches exploratoires et des ateliers communautaires. ILEAU soutient également le développement d’infrastructures cyclables afin de fournir une autre option de transport aux résidents mal desservis par les transports en commun.

Il est difficile d’évaluer un projet tel que ILEAU, car il faudra peut-être de nombreuses années pour constater l’impact global des plantations d’arbres et des corridors naturels connectés sur l’environnement physique, les écosystèmes locaux et la santé des résidents locaux. Cependant, les bénéfices de ces actions se feront sentir pendant des décennies. À court terme, ILEAU a documenté son impact par des actions mesurables. Au cours des six dernières années, son personnel a :

  • Organisé 450 réunions avec les parties prenantes
  • Recruté 60 partenaires locaux et régionaux
  • Collaboré à des projets avec 26 écoles et garderies, 71 entreprises et 200 propriétaires fonciers
  • Réalisé 202 projets sur le terrain
  • Enlevé 3 058 mètres carrés d’asphalte
  • Planté 31 840 arbres et autres plantes.
  • Engagé 206 citoyens à sept campagnes citoyennes
  • Obtenu près de 1,2 million de dollars de contributions en espèces et en nature de la part de partenaires et des propriétaires.
  • Organisé 15 marches exploratoires (à pied + à vélo) en collaboration avec les acteurs locaux autour des pôles de transport public, des établissements de santé et des espaces verts.
  • Co-produit et lancé le guide “Réinventer l’attente du bus” avec l’Université de Montréal et l’Université Concordia.
  • Réalisé 50 bulletins d’information, 40 communiqués de presse et 150 reportages (télévision, radio, journaux, etc.).

“Pour tous les projets financés, nous avons travaillé en étroite collaboration avec nos partenaires qui connaissent leurs besoins mieux que nous, afin de trouver des interventions qui répondent à leurs besoins ainsi qu’aux nôtres. Nous sommes particulièrement intéressés par les interventions qui s’attaquent aux inégalités sociales qui contribuent à un mauvais état de santé dans ces quartiers”, a noté M. Nilson. “Grâce à cette approche collaborative, nous avons également été en mesure d’égaler notre financement avec 1,4 million de dollars en espèces, et certains financements en nature, de nos partenaires au cours des six dernières années.”

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